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ALTERITE, Identification, Structure existentiale, Chose

Le sujet fait l'épreuve de l'altérité, la sienne d'abord, en s'inscrivant dans la structure quaternaire de l'existence, celle de la Chose ex-sistante et inconsciente. Exister selon l'altérité, pour lui, consiste à s'identifier dans la relation, et il n'existe que quatre modes d'identification en fonction des quatre termes de la structure fondamentale : l'objet, le sujet, l'Autre, la Chose. La première identification porte sur l'objet, et elle prend immédiatement figure de perversion dans la mesure où l'objectivité de cette identité d'objet se trouve d'abord faussée, réservée à un Autre absolu faux. Du moins tant que la grâce ne vient pas donner vérité à cette perversion... Mais la grâce pouvant à son tour être refusée, une deuxième identification, portant cette fois sur le sujet, doit avoir lieu : elle caractérise la névrose, dans la mesure où le sujet se renferme sur une identité subjective fausse. Du moins tant que l'élection ne vient pas donner vérité à cette névrose. Mais l'élection n'étant d'abord pas assumée, une troisième identification doit s'effectuer, cette fois à l'Autre, seule instance depuis laquelle le sujet fera valoir une identité pleinement objective : elle se nomme sublimation, et comme les trois autres, elle est susceptible d'être faussée, du moins tant qu'elle n'est pas portée par la foi. Foi qui elle-même sera refusée, contraignant le sujet à une ultime identification, cette fois à l'Autre réel comme Chose originelle : pareille identification à un Autre d'avant toute relation est psychose, mais c'est aussi une "bonne psychose" dans la mesure où de cette Chose surgit toute relation et toute altérité, l'identification étant portée alors par le don.


"Car le fini d’abord refuse la foi, il la fausse comme il fausse la grâce et l’élection. Et il ne peut ensuite l’accueillir, et accueillir tout ce qui lui vient de l’Autre, il ne peut vouloir et revouloir à son tour toute la finitude, que pour autant qu’il s’identifie à l’Autre certes encore, mais à l’Autre en deçà de toute relation, à l’Autre en tant qu’il ouvre la relation, qu’il crée son Autre, qu’il donne. À l’Autre comme Chose, et pour cela, d’abord, à l’être de Chose que l’Autre absolument Autre lui a donné en le créant. Identification qui est psychose. La bonne psychose. Celle qui est portée par le don. Non pas celle par laquelle on s’enferme dans une identité rejetant toute relation, mais celle par laquelle on ouvre la relation. Tel est le mouvement que nous parcourrons partout dans ce travail. De l’objet (perversion, grâce). Au sujet (névrose, élection). À l’Autre (sublimation, foi). Et enfin à la Chose (psychose, don) – à partir de quoi tout se constitue et reconstitue dans sa vérité. Mouvement qui est primordialement celui de l’œuvre."
JURANVILLE, ALTÉRITÉ, 2000

IDENTITE, Altérité, Existence, Structure existentiale, KIERKEGAARD

Les fameuse "sphères de l'existence" selon Kierkegaard sont quasiment homologues aux "structures existentiales" (Juranville) déductibles de la théorie de l'inconscient, deux théories qui visent à établir la vérité de l'existence à l'aune d'une altérité radicale. Ces structures permettent de situer, et de formaliser, différents modes de l'identité avec l'existence, sachant qu'elles témoignent à chaque fois d'un évitement de la part du sujet pour poser cette identité avec toute l'objectivité requise du point de vue de l'Autre. D'abord le mode de la séparation avec la sphère esthétique, qui correspond à la structure perverse en psychanalyse. Ensuite celui du choix qui caractérise la sphère éthique, à laquelle correspond la névrose. Enfin la répétition, propose à la sphère religieuse selon Kierkegaard, à laquelle on peut faire correspondre la sublimation. Il existe une quatrième sphère pourtant écartée d'office par Kierkegaard, considérée comme impossible et hors existence puisqu'excluant par principe l'altérité : ce serait la métaphysique, stade de l'identité originelle avant toute relation, à laquelle il faudrait faire alors correspondre la psychose.


"Il y a bien, avec l’inconscient, une quatrième structure existentiale, la psychose. Structure décisive pour mener à son terme à chaque fois la position objective de l’identité supposée par l’altérité. Mais structure qui ne sera pas étudiée en propre ici, parce qu’elle est identification à l’identité originelle en deçà de la relation, et donc en deçà de l’altérité. Elle correspondrait, chez Kierkegaard, à ce dont il rejette la possibilité, à l’impossible « sphère métaphysique »."
JURANVILLE, ALTÉRITÉ, 2000