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CHOSE, Quadriparti, Quaternaire, Signifiant, HEIDEGGER, LACAN

Il existe une homologie évidente - et des différences - entre le quadriparti de l'existence chez Heidegger et la structure quaternaire du signifiant chez Lacan, et tous deux supportent la Chose. D'un côté la Chose "rassemble le monde", de l'autre elle se donne comme objet du désir de l'homme ; dans les deux cas elle se constitue d'un vide central (Heidegger évoque façonnage de la main dans l'exemple de la cruche, quand Lacan attribue ce vide à l'action du signifiant : "ce qui du réel pâtit du signifiant"). Les quatre pôles sont, d'un côté, les humains (cause efficiente), la terre (cause matérielle), le ciel (cause formelle), les divins (cause finale) ; de l'autre le sujet S, l'objet maternel, l'idéal du moi (et le père réel), le Père symbolique (qui nomme et fait surgir le signifié du désir, tout comme les divins donnent la loi de la cruche, dans le versement).


"Le désir de l’homme est pris dans le quaternaire parce qu’il est d’abord non pas désir œdipien, interdit, mais désir pour la Chose. La Passion que subit la Chose, d’être écartelée aux quatre coins du quaternaire n’est autre que celle que l’homme a à souffrir du fait de son désir... Pour Heidegger, « la chose retient le quadriparti… La chose rassemble le monde »... Mais cette « chose » de Heidegger, quoiqu’elle n’ait d’unité que partielle, que sa présence soit inséparable de ce que Heidegger appelle une ex-propriation de l’être, provient de l’être en quoi se trouve l’unité. Pour Lacan, rien de cela, mais le fait pur de la pulsion de mort, et la vérité rien que partielle."
JURANVILLE, 1984, LPH

CHOSE, Position, Ternaire, Quaternaire

La Chose semble se constituer dans un mouvement trinitaire qui la fait passer du stade d'objet (où elle est posée, voire déposée), au stade de sujet (par lequel elle pose maintenant l'objet), au stade enfin de l'Autre (qui est l'acte même de sa position). Dès lors que tout existant doit s'ouvrir à son Autre pour y trouver son identité vraie, c'est bien en tant que Chose qu'il effectue ce mouvement, au terme duquel il doit se poser lui-même comme Chose - nécessairement donc dans un quatrième temps et comme quatrième élément (objet-sujet-Autre-Chose). Finalement, tandis que le ternaire s'achève bien avec l'Autre comme tel et le définit (d'abord comme Autre absolu ou divin), la structure de la Chose ek-sistante et finie s'avère être le quaternaire.


"Certes la chose est alors objet-sujet-Autre (...) ; et un tel mouvement caractérise bien la pensée absolue et, en général, tout ce à quoi, d’absolu, le fini peut participer ; il caractérise, avant tout et éminemment, l’Autre absolu divin dans sa vie trinitaire. De sorte que la chose ne peut avoir pour lui toute sa vérité que si, au-delà du ternaire que d’abord il fausse, le fini se pose comme lui-même chose. D’où le quaternaire de l’existence et de la finitude. Quaternaire que le fini doit poser pour atteindre à sa vérité, et qui est donc sa vérité : objet-sujet-Autre-Chose."
JURANVILLE, 2000, JEU

CHOSE, Existence, Quaternaire, Mère, HEIDEGGER

Heidegger critique trois interprétations dominantes de la « choséité » dans la pensée occidentale : 1) La chose comme substance avec qualités (thèse métaphysico-dogmatique), une unité réelle présupposée. 2) La chose comme faisceau de sensations (thèse empirico-sceptique, ex. Russell, Quine), une unité conventionnelle et fictive. 3) La chose comme matière informée (thèse philosophico-critique), une unité anticipée liée à la production. Contre ces conceptions, la pensée de l’existence et la psychanalyse proposent une « chose vraie », ex-sistante et ouverte à l’Autre absolu. En tant que finie cette chose s’inscrit dans un quaternaire, souvent décrit mais non posé comme tel, comme matrice d'une logique absolue.


"Contre la conception courante de la chose et ses variantes (métaphysique, empiriste, voire traditionnellement philosophique), la pensée de l’existence suppose ou affirme une chose vraie, vraiment – et non pas, comme chez Hegel, formellement – ex-sistante, une chose toujours d’abord rejetée par le monde social. Chose suprêmement en l’Autre absolu vrai ; mais aussi, par cet Autre, chose finie qu’est la créature, et tout ce que celle-ci peut viser sous le nom de « chose ». Chose qui est primordialement, dans l’histoire de chacun, nous l’avons dit, la mère, et maintenant la mère, la Chose maternelle en tant qu’elle reveut la finitude radicale, et qu’elle s’ouvre à son Autre, jusqu’à l’Autre absolu."
JURANVILLE, 2000, JEU