Si l'on ne veut pas sombrer dans une culpabilité indéfinie, comme le redoutait Nietzsche, il faut poser la culpabilité dans le savoir, où elle recevra sa juste mesure. Il faut distinguer deux types de culpabilité. Il existe une culpabilité fausse liée à la haine de soi, reflet de la haine pour le créateur. Et puis il existe une culpabilité essentielle reposant sur une hétéronomie fondamentale : c'est la culpabilité éprouvée devant l'Autre absolu, qui se mesure dans le rapport à Dieu établi par le judaïsme et le christianisme. Mais elle repose aussi sur une pluralité, en ce sens qu'elle s'éprouve également devant les autres finis. La psychanalyse, avec l'inconscient, a fait entrer la culpabilité dans le domaine du savoir, et ce n'est certes pas pour s'en débarrasser mais au contraire pour la reconnaître comme essentielle (elle consiste à avoir cédé sur l'essentiel, soit son désir).
CULPABILITE, Hétéronomie, Psychanalyse, Savoir
CRITIQUE, Savoir, Histoire, Finitude
En proposant un savoir de la négation, et en l'intégrant dans l'histoire, la critique philosophique (moderne) tente bien d'obtenir pour ce savoir une reconnaissance universelle. Et cependant il lui manque toujours de poser l'existence, donc la finitude radicale, pour qu'un tel savoir à la fois critique et historique, mais tenant compte de ladite finitude, soit effectivement reconnu.
CONSCIENCE, Sens, Savoir, Autre, HEGEL, HUSSERL
"Le sujet comme conscience veut s’être réellement mis du point de vue de l’Autre ; et il ne l’aura fait que s’il lui offre le sens objectif qui lui conviendra, et s’il atteint au même savoir qu’il suppose en cet Autre ; il sera alors con-scius, complice (ou confident) dans le même savoir. Un tel sens, qui est propre, avant tout, à la conscience psychologique (et phénoménologique), est capital aussi, bien sûr, pour la conscience morale, si elle ne veut pas se perdre dans le subjectivisme. La conscience comme liberté et sens est ainsi ce qui, dans le sujet, l’appelle à reconstituer, à « vérifier » ou, mieux, à recréer imprévisiblement, un savoir supposé en l’Autre. Elle est ce qui ouvre au travail de la pensée, et ce qui devient le lieu de ce travail, où peu à peu s’accomplit le savoir. Elle implique une bonne névrose, et la montre permettant tout le déploiement de la sublimation."
JURANVILLE, 2000, JEU
CHOSE, Sujet, Objet, Séparation
"La tâche du sujet, c’est ainsi de s’établir dans la séparation. Car le sujet ne s’objective que pour maintenir ouverte la relation à l’Autre impliquée par l’objet et pour laisser être cet Autre dans sa consistance de chose. Surtout, il ne le fait que parce que c’est l’Autre qui l’y appelle. Il n’y a donc pas de confusion du sujet s’objectivant et de l’objet. En fait la chose constitutivement, de par la création, se produit comme pluralité de choses séparées (« L’Esprit, dit Lévinas, est multiplicité d’individus »). Dans la séparation le sujet jouira enfin de l’Autre comme Autre, au-delà de la jouissance immédiate qui refuse, elle, la séparation. Mais ce n’est qu’en atteignant au savoir de cette jouissance, à un savoir dans lequel il témoigne de l’Autre absolu et le glorifie, qu’il s’établira définitivement dans la séparation... Lévinas et Lacan refusent néanmoins que le sujet puisse se réclamer d’un tel « savoir de la chose ». S’en réclamer, se réclamer du savoir, d’un savoir suffisant, caractériserait une subjectivité qui fuit sa finitude réelle. Mais cette prétendue altérité absolue que Lévinas et Lacan défendent ainsi, et qui exclut, pour le sujet, tout savoir vrai, a comme conséquence que celui-ci ne peut pas se poser objectivement dans sa séparation, et que, par rapport à l’Autre faux qui règne d’abord dans le monde social, et qui rejette toute séparation, le sujet apparaît toujours soumis, en fait non séparé."
JURANVILLE, 2000, INCONSCIENT
ART, Poésie, Métaphore, Savoir
"Si l'art est ce par quoi s'obtient l'accord de tous les individus d'une communauté, la poésie (comme vérité de l'existence) est ce par quoi l'homme fait exister au sens plein du terme, en lui donnant consistance, ce qui apparaît autour de lui. La poésie est "art général", dit Hegel, ce que reprend Rosenzweig. Qui en fait "l'art vivant au sens propre", avant que Heidegger ne proclame que "Tout Art est dans son essence poésie". Par une modalité qui établit la représentation dans sa consistance. Dans une consistance qui est elle-même nécessité."
JURANVILLE, 2015, LCEDL
AMOUR, Savoir, Névrose, Femme, LACAN
En affirmant « la femme ne peut aimer en l’homme que la façon dont il fait face au savoir dont il âme », Lacan renvoie au savoir impliqué par le symptôme, et donc l'amour éprouvé dans le cadre de la névrose, y compris l'amour de transfert. Et il oppose au savoir "dont on âme" le "savoir dont on est", hors refoulement, à situer du côté de l'analyste, qui suscite lui aussi de l'amour. L'amour, quel qu'il soit, se supporte d’un certain rapport entre deux savoirs inconscients, et chacun y "marque la trace de son exil, non comme sujet, mais comme parlant, de son exil du rapport sexuel" - c'est en quoi la parole amoureuse, sur la voie de la sublimation, supplée au non-rapport sexuel. Mais sur cette voie l'amour névrotique, passant par l'identification au symptôme, doit être dépassé dans sa composante de haine... car "l'insu c'est la Mourre" ironise Lacan... pour parvenir à aimer le savoir inconscient de l'autre... "l’insu que sait de l’une-bévue"... , en bref celui qui aime est aimé comme celui qui sait est su. Cela ne veut pas dire que l'amour lève tout le refoulé, ou que la sublimation soit sans limite : la rencontre de l'Autre sexe - toujours féminin, en un sens - peut bien avoir lieu, cet Autre reste malgré tout l'Autre, et une femme comme le dit Lacan, irréductiblement, reste "un symptôme pour tout homme".
AMOUR, Analyse, Savoir, Sublimation, LACAN
Ce n'est pas pour rien que Lacan dit, à propos du savoir analytique, qu’il est la « lettre d’amour ». Si l'amour, donc ici le savoir analytique, est « ce qui supplée au rapport sexuel », il est proprement ce qui permet la sublimation dans le cadre l'expérience analytique. Cela ne se comprend que si cette expérience établit un rapport entre la Chose réelle (dont tient lieu l'analyste) et l'Autre symbolique (au lieu duquel est placé l'analysant). Car initialement c'est la Chose maternelle, chose parlante et signifiante quoique réelle, qui appelle le sujet à la place du père symbolique. Elle aime le sujet en le posant comme signifiant, comme Autre ; elle lui adresse cette "lettre d'amour" - ce que fait aussi l'analyste - pour qu'il énonce à son tour, à la place de l'Autre symbolique, ledit signifiant paternel. C'est bien ce qui fait de l'analyse une authentique sublimation, par un authentique acte d'amour, duquel résulte un authentique savoir dont bénéficie le sujet.
ALTERITE, Création, Révélation, Identité
L'acte créateur est le mode d'existence propre de l'altérité divine (qui est aussi l'identité originelle), et la révélation représente la possibilité, pour la créature, de reconnaître en l'Autre absolu sa propre identité vraie (lui qui se complaisait jusque là dans une identité fausse, refusant à la fois sa propre finitude et l'altérité de l'Autre). Or pour la créature, le fait d'entrer à son tour dans une créativité existante le conduit jusqu'au savoir, savoir de l'existence permettant d'instituer un monde juste où chacun puisse être reconnu enfin comme Autre véritable.
ALIENATION, Discours, Maitrise, Capitalisme
Le discours psychanalytique reconnait l'aliénation comme inévitable, comme conséquence de la pulsion de mort, et il la relie nécessairement à l'institution sociale dont c'est la nature même de promouvoir la jouissance (et le travail), à savoir le discours capitaliste. L'aliénation se constitue ordinairement dans le capitalisme par la production de la plus-value, qui est en fait la part de jouissance qui revient au maitre - et non au travailleur qui a consenti à ce travail faute d'avoir pu ou voulu entreprendre lui-même, travailleur qui est donc dispensé de ce risque d'avoir à énoncer un désir, une vérité première. Il n'y a donc pas eu extorsion comme l'affirme Marx, puisque ce supplément n'est nullement le produit de sa "pure" force de travail, de son désir propre, mais seulement d'un savoir formel et d'un dispositif technique mis à sa disposition, dont certes il a acquis l'expertise. Cela ne rend pas son travail plus authentique ou plus satisfaisant pour autant, c'est même le contraire ; ce n'est pas la pulsion de vie qui est mise en oeuvre ici mais bien la pulsion de mort. Cette aliénation réelle et inévitable peut cependant être supportée dans les limites du droit, sans lequel le capitalisme lui-même ne fonctionnerait pas. Ordinairement, elle est pourtant, inévitablement, contestée par deux autres types de discours. Le discours de l'hystérique, ou discours du peuple, conteste l'aliénation devenue symptôme en se tournant vers un Autre sachant - clerc, scientifique ou professeur - pour le délivrer de son aliénation au maître politique. Sauf que ce pivotement plaçant maintenant le savoir en position de maître ne modifie pas sa propre relation fascinée avec la maîtrise, puisque l'hystérique (le peuple) attend maintenant tout d'un supposé savoir qui, d'être sans sujet et sans destination, ne le satisfait pas davantage que l'énoncé primordial du maître - d'autant plus que ce savoir reste son produit, comme tout à l'heure la plus-value, simplement récupéré par l'Autre. Reste alors le discours universitaire, ou discours du clerc, dont nous voyons déjà comment il s'auto-justifie en se revendiquant comme seul véritable savoir, seule source (littéralement autor-isée) de vérité, alors qu'il trompe l'étudiant en lui faisant croire que s'il s'assujettissait à ce savoir il pourrait s'affranchir du maître et même de toute aliénation - alors que lui-même, ce faisant, ne fait que collaborer activement au pouvoir du maître.
DISCOURS UNIVERSITAIRE, Savoir, Autre, Philosophie, HEGEL
Le discours universitaire s'oppose au discours du maître, et plaçant le savoir et non plus la loi en position dominante, bien qu'il n'efface pas l'effet de fascination propre à tout discours et qu'il reconduise une volonté de pouvoir. L'universitaire (et d'abord le clerc, historiquement) revendique un Autre absolu au-delà du maître, et aussi au-delà de l'objet idolâtré par le peuple. Dans l'optique philosophique qui englobe largement ce discours, cela correspond d'une part à l'attitude critique kantienne (réduction de la connaissance à l'objectivité finie mais supposition d'un Absolu moral au-delà, pour éviter justement l'idolâtrie), d'autre part à la Science hégélienne (pour qui le doute et la finitude font partie du chemin par lequel le Concept en vient à se poser dans sa vérité). Reste une impuissance caractéristique, pour ce discours, à atteindre justement l'Autre (toujours idéalisé, en fait) et donc à rendre crédible la vérité visée. Si Lacan surnomme Hegel « le plus sublime des hystériques », paradoxalement, c'est bien parce que l'effet produit par ce discours (sa chaine signifiante inférieure) reconduit, en l'inversant, la relation signifiante hystérique (chaine supérieure dudit discours) en tant qu'elle se méprend, typiquement, sur la nature même du désir, rabattu sur un désir de savoir, savoir attribué à un sujet qui plus est ! « C’est la béance où s’engouffre le sujet qu’il [ce discours] produit de devoir supposer un auteur au savoir » dit Lacan dans Radiophonie, soit la "Je-cratie", cette fausse identité du "Je idéal, du Je qui maîtrise", où Lacan voit le mythe philosophique par excellence. Reste que, socialement, du point de vue de l'histoire, ce discours doit avoir sa légitimité selon Juranville, comme les trois autres discours ; disons même que son rôle, de par sa nature intellectuelle, sa position enseignante, sa relative abnégation au regard du pouvoir (ce que Juranville appelle sa "grâce") est de favoriser une telle reconnaissance mutuelle entre les différents discours.
DISCOURS UNIVERSITAIRE, Discours de l'analyste, Vérité, Savoir
Comment le discours universitaire (et donc la philosophie) est-il en mesure d'énoncer la vérité du discours analytique, alors même qu'il ne saurait énoncer lui-même l'inconscient ?Certes l'agent de ce discours, parlant au nom du savoir, de cette maîtrise là, tient que l'autre (l'étudiant) n'a aucune maîtrise et ne sait pas ; en revanche il reconnait que l'étudiant pourra accéder au savoir et s'emploie donc à susciter en lui ce désir de savoir. Or qu'est-ce que cette non-maitrise de l'autre (a/$) sinon la situation symptômatique du discours analytique lui-même (a --> $) dans l'histoire, ce fait inadmissible que l'objet (de jouissance) "parle" au sujet et repose sur un savoir (inconscient) ? Donc, au moins, le discours universitaire reconnait-il le non-savoir comme un authentique symptôme, une situation remédiable qu'il tente de résoudre pour sa part en désir de maîtrise. En quoi, s'il échoue à faire produire un savoir personnel à l'étudiant (puisqu'à la différence du discours analytique, il ne reconnait aucun savoir au sujet), l'important est que ce symptôme soit reconnu comme présence d'un désir et donc comme lieu d'une vérité. Il reste au discours universitaire, dont la vocation est historique et non individuelle, à énoncer explicitement la vérité (certes partielle) du discours analytique, au lieu de se contenter de la supposer, condition même pour que sa propre pensée absolue (en tant que philosophique) parvienne à se déployer en savoir spéculatif et vérité totale.
DISCOURS, Structure, Signifiant, Savoir, LACAN
Le discours se distingue de la simple énonciation ou parole ; il peut d'ailleurs subsister sans parole effective. Or si dans la structure de l'inconscient qui est celle de toute énonciation, l'agent semble premier comme cause efficiente et l'autre auquel il s'adresse second, dans la structure du discours c'est bien l'autre initiant le discours avec sa question qui est premier tandis que l'agent est second. L'acte énonciatif de celui-ci, en tant que répondant à la question, consiste à poser une thèse dans le signifié autrement dit à énoncer une vérité. Mais cette vérité n'est liée à aucun savoir et apparait donc illusoire ! Pourquoi ? Parce que le savoir, produit par l'articulation signifiante (l'échange de paroles si l'on veut), se trouve nécessairement du côté de l'autre, une fois l'articulation faite justement. C'est pourquoi l'effet du côté de l'autre se détermine comme jouissance. A partir de là on peut voir que le discours manifeste structurellement à la fois une impossibilité et une impuissance. Impossible, par principe même, que satisfaction soit apportée par le discours à une question surgissant imprévisiblement depuis l'autre réel. Impuissance parce que l'effet de jouissance produit chez l'autre ne peut jamais correspondre à l'effet de vérité prétendu du côté de l'agent. Pour autant le discours n'est pas sans consistance :
DISCOURS, Savoir, Jouissance, Analyse
L'inconscient signifie que l'on sait quelque chose à notre insu et que l'on en jouit. Il n'y a aucun savoir de ce savoir mais seulement un discours pour l'énoncer, et encore dans les conditions propices à susciter l'épreuve de ce savoir et de cette jouissance, c'est-à-dire dans la situation de la cure analytique. Cela reste un discours, sauf que ce discours analytique est le seul à dénoncer l'illusion spéculative d'un discours déployant un savoir sur le savoir inconscient ; il énonce juste qu'il y a de la jouissance au savoir et en récupère une partie. Il faut comprendre que le discours en général prend naissance d'une question, et même d'une question sur l'être, et donc d'un manque ; non pas directement d'un manque à être mais d'un manque à penser l'être-comme-un, comme plénitude, manque à jouir. Et le discours en général, spécialement sous sa forme initiale qu'est le discours du maître, propose une réponse à la question, et donc une thèse sur la jouissance. Il n'y a pas moyen de sortir de cette effet spéculatif, en quelque sorte pervers du discours, sauf avec le discours analytique parce que seul il assume le savoir comme jouissance (ou pensée) inconsciente, et il en propose l'épreuve au sujet au moyen du discours.
PHILOSOPHIE, Histoire, Discours, Savoir
"Il n’y a donc plus qu’à aller jusqu’au bout de l’affirmation de la philosophie comme savoir effectif. C’est ce que permet l’inconscient. Si, du moins, on a reconnu qu’il doit être énoncé d’abord dans le discours psychanalytique, et si on le reprend, à partir de là, dans le discours philosophique. Car si l’inconscient est reconnu comme advenant dans le discours psychanalytique, et qu’on en reste à ce discours – c’est la position de Lacan –, alors certes ne peut apparaître en quoi l’inconscient permet d’affirmer la philosophie comme savoir effectif. Et si l’inconscient est reconnu comme le terme ultime de l’altérité (existence) telle qu’elle est proclamée par la pensée philosophique depuis Kierkegaard, et qu’on ne pose pas qu’il doive advenir d’abord dans le discours psychanalytique – c’est la position de Lévinas –, alors ne peut apparaître non plus qu’il a pour conséquence le savoir philosophique."
JURANVILLE, 2000, JEU
SAVOIR, Inconscient, Jouissance, Signifiant, LACAN
"Lacan distingue la « jouissance de l’Autre » de la jouissance phallique. Cette jouissance est dégagée de la jouissance sexuelle, et éprouvée en tant que telle, dans le cadre de la relation analytique. Le seul discours qui puisse réellement énoncer l’inconscient est le discours qui met en place la situation de la cure et implique la jouissance du signifiant verbal. C’est le discours analytique. Elle est la jouissance du savoir, ou encore jouissance au savoir. Lacan dit ainsi que le savoir, c’est la jouissance de l’Autre. Jouir, c’est poser le signifiant comme signifiant."
JURANVILLE, LPH, 1984
DISCOURS DE L'HYSTERIQUE, Science, Savoir, Transfert, LACAN
"Pour Lacan, c’est le désir de savoir qui institue le discours de l’hystérique, mais c’est jouer le jeu de l’hystérique d’entrer dans le mythe d’un désir de savoir (et Lacan a bien montré que le complexe d’Œdipe, et au-delà tout le mythe d’Œdipe qui désire savoir, est une production hystérique). Dans Encore, il précise qu’« il n’y a pas de désir de savoir, ce fameux Wissentrieb que quelque part pointe Freud ». Conséquence nécessaire de l’idée de l’inconscient : le savoir est là, suffisant, et ce n’est pas parce que quelque chose « échappe » au savoir, le savoir lui-même, que le savoir manque de rien – ce qui compte, c’est la manière dont l’homme se rapporte à son savoir ; le poser dans l’écriture comme écriture parlante est la sublimation même. Le discours universitaire ne fait pas accéder l’autre au savoir écrit, à la lettre dont il est le gardien, mais c’est un vrai savoir ; le discours de l’hystérique fait advenir en tout autre le savoir comme savoir écrit, en ce sens le savoir se communique, on n’a pas à passer par de « dures expériences » dans la solitude pour le produire, mais il est tronçon de savoir, savoir essentiellement inaccompli."
JURANVILLE, LPH, 1984