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DROIT, Liberté d'expression, Capitalisme, Liberté de la presse, MARX

Le droit civil qui apparaît (par la grâce) avec l'institution de la science est la liberté d'expression. Prolongée en liberté d'entreprendre pour lui donner toute son effectivité, pour que l'individu parvienne à créer son oeuvre, il débouche finalement sur le capitalisme industriel. Et cependant si pour cette forme de capitalisme, le Capital est l'Autre, c'est n'est jamais qu'un Autre faux, une idole se servant du travailleur pour lui faire produire la plus-value. Or, là où Marx parle d'extorsion, Juranville y voit bien plus une aliénation consentie - conséquence du refus de créer par soi-même -, une participation à la volonté de jouissance capitaliste, rien d'autre qu'une manifestation de la pulsion de mort.
Quant au droit politique qui apparaît avec l'institution de la science, c'est la liberté de la presse. Mais là encore il ne peut que se fausser, face à "la terrible réalité qu'est la passion de l'inégalité parmi les hommes, en l'occurrence réalité des classes sociales" dit Juranville. Et cela ne tient pas seulement aux différences de revenus mais à la position des citoyens par rapport aux procès de production capitaliste. Car comme le dit Marx, "il n'y a que deux classes en présence : la classe ouvrière, qui ne dispose que de sa force de travail ; la classe capitaliste, qui possède le monopole des moyens de production sociaux tout comme celui de l'argent" - auquel il faut donc ajouter le monopole de la presse.



"De même que la finance donnait son effectivité au droit de propriété, de même que le commerce donnait sont effectivité à la liberté de culte (par la diffusion de la foi), de même l'industrie donne son effectivité à la liberté d'expression, en lui permettant de devenir production d'objets, voire production d'œuvres. D'où l'on peut conclure que le droit civil débouche sur l'émergence du capitalisme industriel, où le capital n'est plus objet comme dans le capitalisme financier (intérêt), plus sujet comme dans le capitalisme commercial (profit). Capitalisme où le capital est l'Autre."
JURANVILLE, 2015, LCEDL

COMPLOTISME, Soupçon, Totalitarisme, Liberté de la presse, NIETZSCHE

Nietzsche a bien diagnostiqué la maladive proximité entre le ressentiment et le soupçon, la souffrance et la culpabilisation de l'autre - il aurait pu ajouter entre la veulerie du troupeau et le complotisme. C'est toujours le même rejet de l'individualité créatrice, même lorsqu'elle se voue au bien commun ou au progrès de la justice. Le poison du soupçon n'est pas seulement dangereux par son mode de propagation, la rumeur, mais surtout parce que la rumeur mensongère, à l'ère de la démocratie dévoyée, est constamment orchestrée et entretenue par les Etats totalitaires. C'est pourquoi la meilleure antidote au complotisme reste encore la liberté de la presse - c'est bien pourquoi celle-ci, presse, ne manque pas d'en devenir la principale cible et victime.


"Le complotisme est la manifestation toujours en fait du même rejet primordial, par l'existant se faisant sujet social, non seulement de l'existence finie et de l'individualité où il l'assumerait, mais aussi de la justice véritable, celle qui s'établit à la fin de l'histoire. Rejet qui déboucha jadis dans le paganisme et qui voue aujourd'hui l'existant à se soumettre à l'idole abstraite du Soupçon. Parce que, en raison de la finitude de l'existant, la justice véritable qui tient ouvert pour lui l'espace de l'individualité est toujours à nouveau, par lui rejetée... Et, bien sûr, pour les régimes totalitaires, avec la place en eux de la police. Et c'est vers la même issue (souvent fatale) que le complotisme conduirait aujourd'hui comme hier (avec l'Holocauste et le Goulag), n'étaient les principes constitutionnels du monde actuel - éminemment la liberté de la presse - et l'ensemble de ses institutions politiques. La liberté de la presse, parce que la presse peut certes donner d'abord une tribune au complotisme, mais qu'elle en devient très vite une victime (l'élite des médias) et qu'elle est alors en position d'en démonter les mensonges et d'en dénoncer les intentions criminelles."
JURANVILLE, 2021, UJC