A l'âge du capitalisme industriel le droit civil nouveau est le droit à la santé, "fondement de tous les autres bien qu'on peut avoir dans cette vie" selon Descartes, impliquant d'une certaine manière "maîtrise et possession de la nature"... Car il ne s'agit plus seulement d'assurer le niveau homeostasique d'un accord avec la nature, mais pour l'homme d'assurer son bien-être physique et mental, voire... de durer longtemps (en bonne santé) pour être toujours plus performant. Si ce droit nouveau profite indéniablement à l'individu comme tel, il suppose une administration et une planification rigoureuse dont les travers bureaucratiques rappellent le concept foucaldien de "biopolitique.
"Le droit nouveau est d'abord droit civil, en l'occurrence droit à la santé - grâce qui, là encore, n'empêche pas l'homme de fuir d'abord le radical de sa finitude, du mal en lui. Un tel droit suppose que l'homme, radicalement fini, se laisse prendre dans le développement, décisivement industriel, du capitalisme qui, pour y puiser de l'énergie et en tirer la matière à soumettre aux formes qu'il a conçues, détruit la nature telle qu'elle se donne d'abord et y lâche des forces de mort (cf. le dispositif de la technique chez Heidegger). Mais santé sur fond de laquelle il pourra engager le travail vers son individualité vraie..."
JURANVILLE, 2015, LCEDL