L'angoisse est définie comme hétéronomie et unicité. En effet c'est de l'Autre que vient l'appel, pour le sujet soumis à la répétition absurde, de donner sens au non-sens, et ceci jusqu'à l'objectivité. L'unicité est vécue comme non-sens tant que le sujet refuse l'hétéronomie elle-même. La manière commune de fuir l'hétéronomie, et donc l'angoisse, consiste à s'abandonner à la pulsion (pulsion de mort dans son essence), c'est-à-dire à la sexualité. L'Autre y est écrasé sur l'objet (unicité abstraite) érigé en fétiche et maître (autonomie fausse).
"De cette fuite primordiale de l’angoisse devant elle-même, et vers la sexualité, résulte que l’angoisse n’a de vérité, et de réalité, que parce que le fini y est appelé, et même astreint, par l’Autre absolu. Elle est donc bien hétéronomie et unicité. L’Autre, lieu premier du sens, appelle, voire astreint, le fini à reconstituer à son tour le sens – et c’est cela qui provoque l’angoisse. Il l’appelle à l’unicité, précieuse certes, triomphante finalement, mais primordialement douloureuse."
JURANVILLE, 2000, ALTER