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ANGOISSE, Hétéronomie, Unicité, Sexualité

L'angoisse est définie comme hétéronomie et unicité. En effet c'est de l'Autre que vient l'appel, pour le sujet soumis à la répétition absurde, de donner sens au non-sens, et ceci jusqu'à l'objectivité. L'unicité est vécue comme non-sens tant que le sujet refuse l'hétéronomie elle-même. La manière commune de fuir l'hétéronomie, et donc l'angoisse, consiste à s'abandonner à la pulsion (pulsion de mort dans son essence), c'est-à-dire à la sexualité. L'Autre y est écrasé sur l'objet (unicité abstraite) érigé en fétiche et maître (autonomie fausse).


"De cette fuite primordiale de l’angoisse devant elle-même, et vers la sexualité, résulte que l’angoisse n’a de vérité, et de réalité, que parce que le fini y est appelé, et même astreint, par l’Autre absolu. Elle est donc bien hétéronomie et unicité. L’Autre, lieu premier du sens, appelle, voire astreint, le fini à reconstituer à son tour le sens – et c’est cela qui provoque l’angoisse. Il l’appelle à l’unicité, précieuse certes, triomphante finalement, mais primordialement douloureuse."
JURANVILLE, 2000, ALTER

INDIVIDU, Rupture, Unicité, Autre

C'est en tant qu'individu que l'on accomplit la rupture, que l'on se débarrasse de sa sujétion à l'Autre absolu faux (Idole), auprès duquel l'on recherchait une vaine protection ; c'est en s'établissant dans son unicité, en faisant l'épreuve de la finitude radicale, que l'on s'ouvre à la détermination de l'Autre absolu vrai.

"La révélation, qui est la rupture en tant qu’elle vient de l’Autre absolu, doit être accueillie par l’homme, parce que c’est à lui d’accomplir la rupture. Ce qu’il fait en devenant individu... Certes la rupture devra finalement porter sur le système sacrificiel en général, et notamment sur son principe, sur l’Autre absolu faux que l’homme ne laisse de refabriquer. Mais s’arracher à ces maîtres et modèles auprès desquels il s’était réfugié, c’est pour l’homme s’établir dans son unicité, avec la finitude radicale dont il fait alors l’épreuve sans plus être protégé, cette finitude qui surgit sans cesse du fait de la relation à l’Autre. Positivement – car tout ce qui est, est déterminé –, l’unique, c’est celui (ou ce) qui, imprévisiblement et dans l’épreuve de la finitude radicale, recevra sa détermination de l’Autre, comme il l’avait déjà reçue imprévisiblement de tel et tel Autre."
JURANVILLE, 2010, ICFH

INDIVIDU, Prochain, Autre, Unicité

Le commandement de l'amour du Prochain n'a de sens que s'il permet à l'Autre de se réaliser comme individu authentique, en devenant pleinement l'Autre de l'Autre, et d'abord de l'Autre divin en son unicité essentielle.

"Le premier commandement se trouve dans le commandement de l'amour du prochain, tel que mentionné dans le Lévitique et par saint Matthieu. Saint Augustin affirme à son tour que "l'amour de Dieu est premier dans l'ordre du principe, mais l'amour du prochain est le premier dans l'ordre de l'exécution". L'individu véritable doit devenir pleinement l'Autre de l'Autre divin, en voulant l'existence finie qu'il a créée et se rapportant aux autres hommes comme de vrais Autres. L'unicité de l'individu, répondant à l'unicité divine, est confirmée dans la solitude en forgeant de nouveaux traits, devenant ainsi pleinement l'Autre et s'ouvrant à son prochain unique, comme dans la cure analytique. Dans le monde actuel, le premier commandement prend toute sa portée en offrant à chacun la possibilité de devenir un individu véritable et en montrant comment cela se réalise."
JURANVILLE, UJC. 2021

INDIVIDU, Oeuvre, Etre, Unicité

L'unicité de l'oeuvre est d'abord celle de l'être se détachant de l'étant anonyme, c'est donc bien celle également de l'individu ; elle se prouve et s'éprouve comme unité d'une matière et d'une forme.

"L’œuvre est d’abord l’extérieur de l’œuvre. C’est l’œuvre en tant que, surgissant dans le monde, elle se distingue des autres étants, des objets ordinaires. Elle se distingue des « objets » ordinaires parce qu’elle est reconstitution, parmi eux, de la « chose » originelle. Elle se distingue des autres « étants » parce que, parmi les étants en relation les uns avec les autres dans le tout du monde, elle est, non seulement étant, mais être ; parce qu’elle est, parmi eux, l’être même, comme puissance originelle. Unicité de l’œuvre, comme celle de l’individu. Unicité de l’œuvre qui se marque en ceci qu’elle n’est pas reproductible comme le sont les autres étants, les autres objets ; par ceci qu’en elle la forme ne peut pas être séparée de la matière, et qu’on ne peut pas « réaliser » cette forme dans une autre matière pour obtenir un objet équivalent, une même œuvre."
JURANVILLE, 2007, EVENEMENT