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INDIVIDU, Universel, Métaphysique, Existence

La tradition métaphysique n'a de cesse de rabattre l'individu soit sur une conception de l'espèce (d'Aristote à Leibniz), soit sur un concept d'universel agissant (l'Unique toujours déjà là se déployant en toute chose, avec Hegel) ; l'individu réel est alors identifié soit à l'Etat, soit à une partie de l'Etat, soit au principe constituant de l'Etat. C'est avec la pensée de l'existence que l'individu répond, à l'appel de l'Autre, de son être propre (unicité et identité), en même temps que de sa finitude, quitte à reconstituer à partir de là, imprévisiblement, un universel.

"On peut, au-delà de Platon par lequel commence la philosophie, et qui s’en tient au général (l’universel) et ignore, au moins thématiquement, l’individuel (le singulier), vouloir donner, avec Aristote, vérité à l’individu, mais alors à l’espèce comme individu, et non pas à ce qu’on appelle habituellement ainsi... On peut aussi, au-delà d’Aristote, vouloir donner, avec Leibniz, vérité à ce qu’on appelle habituellement l’individu. C’est ainsi que, pour Leibniz, chaque individu (au sens habituel) est comme monade le lieu d’une « différence interne », essentielle (principe de l’identité des indiscernables). Mais l’individu est alors lui-même ramené logiquement à l’espèce, il est species infima... On peut enfin, au-delà de toute détermination ou différence déjà advenue, au-delà et d’Aristote et de Leibniz, mais en dégageant pour l’individu en général ce qui est proclamé chez eux pour le seul individu divin, envisager, avec Hegel, l’individu ou singulier comme le général ou universel en acte... Mais, dans tous ces cas, on en reste à un universel toujours déjà là qui se déploie, et dont l’individu est, au mieux, la présence en acte : pas de vérité propre de l’individu comme tel. Avec l’existence tout change."
JURANVILE, 2000, JEU