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IGNORANCE, Autre, Grâce, Angoisse

Dans l'angoisse, définie comme hétéronomie et unicité, nous faisons certes l'épreuve - douloureuse - de la finitude, mais c'est la condition pour s'établir dans l'unicité véritablement créatrice. C'est en acceptant le non-savoir au regard de l'Autre absolu, c'est en élevant cette ignorance à sa vérité que l'on pourra accéder par soi-même au savoir. C'est ainsi par le biais de l'ignorance, de l'ignorance acceptée, que l'angoisse peut être vécue positivement. D'ailleurs, l'ignorance doit être acceptée pour l'Autre d'abord, car il n'y aurait aucune finitude radicale si l'on pouvait croire en un Autre absolument sachant, d'un savoir anticipatif ; s'il ne voulait pas lui-même l'ignorance, l'Autre absolu ne serait pas en mesure de créer son Autre libre. Disons que cette ignorance se manifeste dans le divin en chacune des trois personnes distinctement dans leur rapport aux deux autres ; précisément c'est à travers l'Esprit que le divin se sait absolument sachant et communiant avec sa créature. Il faut donc voir l'ignorance de l'Autre comme une grâce accordée, à la créature par l'Autre absolu, au sujet par cet Autre fini qu'est le psychanalyste notamment.


"C’est ainsi par l’ignorance que l’angoisse, l’angoisse essentielle, se donne au fini. Une telle ignorance, ainsi positivée, et conduisant au savoir, est certes celle du fini dans son rapport à l’Autre absolu – la docta ignorantia de Nicolas de Cues. Mais elle est aussi celle de l’Autre absolu dans son rapport au fini, et de l’Autre fini dans son rapport au même fini."
JURANVILLE, 2000, ALTER