C'est en tant qu'individu que l'on accomplit la rupture, que l'on se débarrasse de sa sujétion à l'Autre absolu faux (Idole), auprès duquel l'on recherchait une vaine protection ; c'est en s'établissant dans son unicité, en faisant l'épreuve de la finitude radicale, que l'on s'ouvre à la détermination de l'Autre absolu vrai.
"La révélation, qui est la rupture en tant qu’elle vient de l’Autre absolu, doit être accueillie par l’homme, parce que c’est à lui d’accomplir la rupture. Ce qu’il fait en devenant individu... Certes la rupture devra finalement porter sur le système sacrificiel en général, et notamment sur son principe, sur l’Autre absolu faux que l’homme ne laisse de refabriquer. Mais s’arracher à ces maîtres et modèles auprès desquels il s’était réfugié, c’est pour l’homme s’établir dans son unicité, avec la finitude radicale dont il fait alors l’épreuve sans plus être protégé, cette finitude qui surgit sans cesse du fait de la relation à l’Autre. Positivement – car tout ce qui est, est déterminé –, l’unique, c’est celui (ou ce) qui, imprévisiblement et dans l’épreuve de la finitude radicale, recevra sa détermination de l’Autre, comme il l’avait déjà reçue imprévisiblement de tel et tel Autre."
JURANVILLE, 2010, ICFH