Le peuple n'est pas cette masse indivise que les nationalismes ou les collectivismes se plaisent à mythifier. Il est bien un ensemble d'individus qui se soumettent librement, et qui parfois se consacrent activement à la volonté générale, représentée concrètement par une majorité élue. Ceci dans le cadre d'un Etat respectant la séparation des pouvoirs, afin d'éviter que l'individu ne risque de devenir victime d'un pouvoir absolu. C'est donc parce qu'elle se fonde sur l'individu que la démocratie véritable se veut représentative et qu'elle s'accomplit comme démocratie parlementaire : la voix de chacun valant théoriquement celle de quiconque dans le débat public, mais ne valant politiquement et pratiquement qu'en tant qu'elle est représentée.
DEMOCRATIE, Individu, Représentation, Parlementarisme
DEMOCRATIE, Parlementarisme, Liberté d'association, Peuple
La liberté d'association, grande conquête de l'institution démocratique, débouche à l'époque contemporaine sur la formation des partis, à travers lesquels s'expriment dans les conditions d'un débat encadré par la loi des conceptions politiques divergentes. Gauche/droite, par exemple, forment une nouvelle division de la société succédant à celles des actes, des ordres et des classes. Or les partis finissent par devenir des forces d'influence, des groupes de pression tentant soit de protéger un gouvernement soit de conspirer contre lui, au détriment des débats d'idées. D'où la haine du parlementarisme et la tentation de convoquer directement le "peuple" comme étant le seul "parti" légitime, en l'opposant aux "élites" afin de soi-disant revitaliser la démocratie. L'imposition d'un parti unique vient alors consacrer le mariage entre populisme et totalitarisme... et signer la fin de la démocratie.