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CAPITALISME, Religion, Paganisme, Dieu, BENJAMIN

Pour Walter Benjamin le caractère religieux du capitalisme ne fait aucun doute. Il manifesterait même la forme extrême du "culte" en tant que dépouillé de toute spiritualité ou de toute assise mythologique, l'adoration fétichiste étendue à toute sorte d'objets rendus infiniment désirables, sans distinction aucune du sacré et du profane, et finalement le refus de toute relation vraie à l'Autre absolu (ceci, au sein du monde historique où l’altérité a pourtant été reconnue, justement du fait de la religion). L'Autre divin qui serait bien plutôt rendu responsable de la perte de sens, inévitable dans le monde capitaliste ; Dieu accusé d'autoritarisme, de paternalisme, ou bien alors d'infantilisme et d'amateurisme, pour avoir complètement raté sa création. Où l'on retrouve ce que dit Lacan à propos du Surmoi : « Le Surmoi est haine de Dieu, reproche à Dieu d’avoir si mal fait les choses ». Selon Benjamin il ne resterait plus au vrai Dieu que de rester un Dieu « caché », clos dans le « secret de sa maturité ».


"Le capitalisme dévoile donc ce qui est au fond du principe du paganisme, et qui était caché dans le paganisme traditionnel  –  le mal absolu, la haine du vrai Dieu, le refus de l’ouverture à l’Autre à laquelle il appelle. D’un côté, dans le capitalisme, l’existant, comme « conscience monstrueusement coupable qui ne sait pas expier », « s’empare du culte, non pour y expier cette culpabilité [effet du culte traditionnel], mais pour la rendre universelle, pour la faire entrer de force dans la conscience et, enfin et surtout, pour impliquer Dieu dans cette culpabilité ». Que Dieu soit rongé par la culpabilité d’avoir créé l’homme pécheur et clos à l’Autre  ! Que Dieu soit lui-même dénoncé comme clos à son Autre qu’est l’homme !"
JURANVILLE, 2010, ICFH