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CASTRATION, Identification, Phallus, Désir, LACAN

Dans la constitution du sujet du désir, la castration se rapporte directement à l'identification symbolique, qui s'effectue à l'idéal-du-moi en tant que c'est la place du père réel : la castration est d'abord celle de ce père qui donne son nom, et qui se pose comme désirant (qui renonce donc aussi potentiellement à la jouissance). C'est pourquoi l'identification symbolique, qui conditionne le désir, ne peut être que phallique aux yeux de la psychanalyse (pour l'homme comme pour la femme).


"Cette identification symbolique se fait par le nom, mais aussi par ce que Lacan appelle le trait unaire. Elle vaut pour l’un et l’autre sexe. Comme sujet désirant en effet, la femme ne se distingue pas de l’homme. Disons même qu’elle est « phallique ». Le « phallocentrisme » de la théorie de l’inconscient est absolu pour ce qui est de la constitution du sujet du désir. Lacan écrit ainsi : "Le phallocentrisme produit par cette dialectique est tout ce que nous avons à retenir ici… Cette fonction imaginaire du phallus, Freud l’a donc dévoilée comme pivot du procès symbolique qui parachève dans les deux sexes la mise en question du sexe par le complexe de castration" ."
JURANVILLE, LPH, 1984

ALTÉRITÉ, Révolution, Discours du clerc, Identification

Le discours du clerc a comme phénomène la révolution, de même que le discours du peuple a comme phénomène la tradition, et le discours du maître l’institution. Or poser la révolution implique d'une part d'affirmer son identité (comme énonciateur de cette idée, de ce projet) aux yeux des autres sujets, et d'autre part d'affirmer cette identité comme résultant de la relation avec ces autres sujets (comme interlocuteurs participant à ce projet) : cela revient donc à poser son identité dans la relation, ce qui définit proprement l'altérité. Mais porter la révolution implique non seulement une identité et une volonté, mais une identification sociale spécifique, la mise en place d'un discours. Nous dirons donc que l'identification sociale du discours du clerc est l'altérité, de même que l’identification sociale du discours du peuple est l’objectivité, et celle du discours du maître la subjectivité.


"Ce qu’il faut à l’existant, c’est certes poser la révolution voulue vraie, et donc s’affirmer identité aux yeux de l’autre homme, occuper à ses yeux la place du maître qui ordonne le monde. Mais c’est aussi, en même temps, poser comme essentielle la relation à l’autre homme, au point que l’identité provienne de cette relation. C’est poser en même temps identité et relation. C’est donc poser l’altérité, puisque telle est sa définition. Altérité qui est certes supposée par la révolution, mais qui doit être maintenant, non seulement posée comme telle, mais recréée comme telle, pour donner au discours du clerc qui se réclame de la révolution, sa vérité objective."
JURANVILLE, EVENEMENT, 2007

ALTERITE, Identification, Structure existentiale, Chose

Le sujet fait l'épreuve de l'altérité, la sienne d'abord, en s'inscrivant dans la structure quaternaire de l'existence, celle de la Chose ex-sistante et inconsciente. Exister selon l'altérité, pour lui, consiste à s'identifier dans la relation, et il n'existe que quatre modes d'identification en fonction des quatre termes de la structure fondamentale : l'objet, le sujet, l'Autre, la Chose. La première identification porte sur l'objet, et elle prend immédiatement figure de perversion dans la mesure où l'objectivité de cette identité d'objet se trouve d'abord faussée, réservée à un Autre absolu faux. Du moins tant que la grâce ne vient pas donner vérité à cette perversion... Mais la grâce pouvant à son tour être refusée, une deuxième identification, portant cette fois sur le sujet, doit avoir lieu : elle caractérise la névrose, dans la mesure où le sujet se renferme sur une identité subjective fausse. Du moins tant que l'élection ne vient pas donner vérité à cette névrose. Mais l'élection n'étant d'abord pas assumée, une troisième identification doit s'effectuer, cette fois à l'Autre, seule instance depuis laquelle le sujet fera valoir une identité pleinement objective : elle se nomme sublimation, et comme les trois autres, elle est susceptible d'être faussée, du moins tant qu'elle n'est pas portée par la foi. Foi qui elle-même sera refusée, contraignant le sujet à une ultime identification, cette fois à l'Autre réel comme Chose originelle : pareille identification à un Autre d'avant toute relation est psychose, mais c'est aussi une "bonne psychose" dans la mesure où de cette Chose surgit toute relation et toute altérité, l'identification étant portée alors par le don.


"Car le fini d’abord refuse la foi, il la fausse comme il fausse la grâce et l’élection. Et il ne peut ensuite l’accueillir, et accueillir tout ce qui lui vient de l’Autre, il ne peut vouloir et revouloir à son tour toute la finitude, que pour autant qu’il s’identifie à l’Autre certes encore, mais à l’Autre en deçà de toute relation, à l’Autre en tant qu’il ouvre la relation, qu’il crée son Autre, qu’il donne. À l’Autre comme Chose, et pour cela, d’abord, à l’être de Chose que l’Autre absolument Autre lui a donné en le créant. Identification qui est psychose. La bonne psychose. Celle qui est portée par le don. Non pas celle par laquelle on s’enferme dans une identité rejetant toute relation, mais celle par laquelle on ouvre la relation. Tel est le mouvement que nous parcourrons partout dans ce travail. De l’objet (perversion, grâce). Au sujet (névrose, élection). À l’Autre (sublimation, foi). Et enfin à la Chose (psychose, don) – à partir de quoi tout se constitue et reconstitue dans sa vérité. Mouvement qui est primordialement celui de l’œuvre."
JURANVILLE, ALTÉRITÉ, 2000

DISCOURS, Identification, Vérité, Sujet social, LACAN

 Un sujet prend place dans un discours en s'identifiant à ce qui est signifié pour lui, posé comme vérité, dans ce discours. Ainsi l'hystérique (et le peuple pour Juranville) s'identifie à l'objet désirable alors même qu'elle s'adresse en tant que sujet au maître - c'est tout son drame ; tandis que le peuple croit essentiellement à l'objectivité et refuse toute transcendance. Le maitre s'identifie essentiellement à lui-même - c'est toute sa folie - et voudrait que l'autre auquel il s'adresse accède à sa propre subjectivité (en se faisant sujet de la loi), et ainsi à l'objectivité vraie. L'universitaire (le clerc pour Juranville) s'identifie d'abord à l'Autre comme Absolu (signifiant maître) puis aux autres en tant qu'humains, misant tout sur cette transcendance, sur cette autorité (qu'incarnent les grands auteurs) pour donner vérité au savoir et ainsi exercer son pouvoir. L'analyste (selon Lacan) incarne l'objet pulsionnel pour l'analysant, mais (selon Juranville) il s'identifie plutôt à la Chose signifiante (S2 dans ce discours) ; plus généralement ce discours est celui de l'individu en tant qu'il veut son identifié vraie, toujours incarnée par la Chose.

"Le sujet social a en propre de s’égailler parmi les divers discours fondamentaux qui organisent le monde social. Et qui se caractérisent chacun par l’identification sociale à un moment déterminé de la structure – identification qui correspond à ce qui est signifié, ou posé comme vérité, par celui qui tient le discours."
JURANVILLE, 2010, ICFH

METAPHORE, Identification, Substitution, Autre

Toute métaphore, basée sur la substitution d'un signifiant à un autre signifiant, est dans son principe identification à l'Autre (ce n'est pas une analogie, ni une comparaison). Elle fait jaillir le sens de la traversée du non-sens (voire du "plus grand disparate" comme chez les surréalistes) ; elle correspond, sur le plan logique, à une contradiction résolue. Dans la vie subjective l'identification métaphorique est toujours un parcours, un processus d'écriture (ou plutôt de réécritures, d'imitations successives) faisant apparaître plusieurs Autres (ainsi les trois modes d'identification chez Freud, reprises par Lacan).

"Dès qu’on pousse l’affirmation de l’existence jusqu’au bout, dès qu’on affirme l’inconscient, l’identification devient identification à l’Autre et prend une portée tout à fait majeure. Elle n’est plus dégagement d’une identité intemporelle commune (celle de la fin pour le jour et la vie, avec le soir et la vieillesse), mais la constitution, par l’épreuve de la contradiction et finitude radicale, d’une identité nouvelle... C’est ce parcours d’écriture, d’épreuve à faire et faite de la contradiction que la métaphore fait suivre."
JURANVILLE, 2024, PL