Toute métaphore, basée sur la substitution d'un signifiant à un autre signifiant, est dans son principe identification à l'Autre (ce n'est pas une analogie, ni une comparaison). Elle fait jaillir le sens de la traversée du non-sens (voire du "plus grand disparate" comme chez les surréalistes) ; elle correspond, sur le plan logique, à une contradiction résolue. Dans la vie subjective l'identification métaphorique est toujours un parcours, un processus d'écriture (ou plutôt de réécritures, d'imitations successives) faisant apparaître plusieurs Autres (ainsi les trois modes d'identification chez Freud, reprises par Lacan).
"Dès qu’on pousse l’affirmation de l’existence jusqu’au bout, dès qu’on affirme l’inconscient, l’identification devient identification à l’Autre et prend une portée tout à fait majeure. Elle n’est plus dégagement d’une identité intemporelle commune (celle de la fin pour le jour et la vie, avec le soir et la vieillesse), mais la constitution, par l’épreuve de la contradiction et finitude radicale, d’une identité nouvelle... C’est ce parcours d’écriture, d’épreuve à faire et faite de la contradiction que la métaphore fait suivre."
JURANVILLE, 2024, PL
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