Commencer une oeuvre et s'y consacrer pleinement relève d'une décision toujours à renouveler, car la tentation d'abandonner ne laisse pas elle-même de se répéter. Deux insistances antagonistes à ne pas perdre de vue. Car nulle oeuvre ne sera suffisamment consistante qui n'ait été menée à terme, ou dans tous les cas dont on ne puisse rendre compte.
"Nul commencement pour le sujet existant, sinon celui qu’il doit effectuer, s’arrachant à son indécision, pour mener à bonne fin son œuvre propre. Et un tel commencement devra être répété, d’un tel commencement on devra répondre, jusqu’à ce que l’œuvre ait été produite avec toute sa consistance. Car sans cesse on sera tenté de croire qu’on en a fait assez, et donc de fuir son historicité essentielle - historicité de qui a à mener à bonne fin l’histoire d’une œuvre."
JURANVILLE, 2017, HUCM