Si le capitalisme prolonge le non-sens de l'ancien paganisme - sur fond de "désenchantement du monde" (Weber) -, exprimant la finitude radicale de l'homme, c'est pour avoir idolâtré non seulement la marchandise mais plus généralement la valeur d'échange, et ce jusqu'au non-sens. Non parce que la valeur d'usage serait plus originelle et authentique (au contraire celle-ci est abstraite et illusoire), mais parce que l'idéologie du profit occulte la véritable relation à l'Autre - qui est don - en perpétuant un système foncièrement sacrificiel (sursignifiant et "enchanteur" ou à l'inverse insignifiant et "désenchanté") faisant de l'individu sa principale victime. Explicitement et factuellement dans le cas du paganisme traditionnel, seulement implicitement et potentiellement dans le cas du capitalisme, lequel reconnait néanmoins les droits de l'individu et lui offre même - de facto - la possibilité de se "libérer" de son emprise, s'il le veut, en l'ouvrant à l'Autre comme son égal et pas seulement à ses biens.
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CAPITALISME, Paganisme, Non-sens, Enchantement
"L’échange tel qu’il se déploie sur le marché du capital, l’échange où apparaît ladite valeur d’échange, est précisément prolongement de l’échange tel qu’il se pratiquait dans le monde traditionnel. Notamment de l’échange des femmes selon les règles de l’exogamie. Mais le propre du système sacrificiel est de ne rien vouloir savoir de son non-sens et de le dissimuler dans un sens illusoire, enchanteur. C’est l’idéologie de ce système, où il semble que tout doive être fait et soit fait pour les dieux. Et le monde est alors un « jardin enchanté » où la jouissance est partout. L’enchantement a sans doute une vérité comme moment mythique de l’enfance où l’humain est baigné dans la signifiance pure du langage. Mais cet enchantement ne demeure, pour l’homme comme être social, que par la violence du sacrifice."
JURANVILLE, 2010, ICFH
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