Le beau est l'absolu dans la réalité, dispensant sa grâce - mais d'abord pur objet de jouissance. Or la confrontation avec ce qui n'est pas lui contraint à poser le beau comme tel, à soutenir le jugement de goût. Celui qui tient quelque chose pour beau attend des autres une même appréciation (comme Kant, déjà, l'avait souligné) mais cela n'est possible que s'il le recrée lui-même de quelque façon, s'il s'affronte lui-même à la finitude (pulsion de mort) et au vide intérieur que l'objet, dans sa sublimité, ne fait que creuser. De cette vraie beauté - celle qui transcende les "règles de l'art" couramment admises - aucune esthétique ne saurait rendre compte, affirme Wittgenstein, il faudrait juste en attendre une sidération heureuse. Juranville de protester : ce n'est pas parce que la science achoppe devant l'émotion esthétique et le beau en général, que celui-ci ne peut pas faire l'objet d'un savoir véritable, philosophique, parfaitement transmissible.
Affichage des articles dont le libellé est Esthétique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Esthétique. Afficher tous les articles
BEAU, Esthétique, Bonheur, Savoir, WITTGENSTEIN
" Wittgenstein répète après Nietzsche la formule de Stendhal que le beau est « une promesse de bonheur » (« Le beau est justement ce qui rend heureux, dit-il »). Ce qu’il faut là encore finalement, c’est voir comment on peut parvenir à dire jusqu’au bout cette esthétique, précisément l’essentielle, celle du beau, à lui donner objectivité pleine, à en faire un savoir (qui ne sera en rien la science dont parlait ironiquement Wittgenstein). Comment on peut transformer l’interjection en objectivité."
JURANVILLE, 2024, PL
Inscription à :
Commentaires (Atom)