Le pessimisme apparaît avec l'avènement de l'histoire, parce que l'individualité et la finitude, enfin dégagées de leur captation par le social, demeurent difficilement assumables. Il est un pessimisme réactionnaire ou "passimiste", qui ne veut rien savoir de cet avènement et se retranche dans la nostalgie d'un passé où "tout était mieux" ; il en est un autre, progressiste par principe, mais qui, incapable de dépasser le constat d'une société où néanmoins "tout va mal", se soumettant à l''idole abstraite de l'Ennui" (Juranville), revient à une sorte de renoncement nihiliste et individualiste. En réalité, de la finitude et du non-sens, surgissent bien une finitude essentielle et un sens véritable, dans le champ dès lors ouvert à tous de la création.
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PESSIMISME, Ennui, Finitude, Création
"Non seulement la finitude, fût-elle la finitude radicale de l'humain, ne contredit en rien toute valeur et tout sens. Mais elle doit être, par l'existant devenant individu véritable, assumée dans une finitude essentielle où, comme l'Autre divin, on ouvre l'espace pour l'œuvre à venir de l'autre existant accédant lui aussi à l'individualité. L'existant avait déjà, par son œuvre à lui, produit le sens; il en espère de plus confirmation par l'œuvre de l'autre existant, et cela à l'infini, contre tout pessimisme."
JURANVILLE, 2021, UJC
ENNUI, Finitude, Haine, Divertissement, PASCAL
S'ennuyer, c'est éprouver la haine de soi par impuissance à agir, par peur d'affronter son propre néant, sa finitude radicale, ce qui nous placerait alors devant un choix essentiel. Pascal a souligné comment, par le divertissement, nous tentons de fuir cette épreuve nécessaire du néant intérieur ; et Baudelaire (poème "Au lecteur" par ex.) a dit comment nous la détournons, cette épreuve, en fascination morbide pour ce moi ennuyeux et donc haïssable, et aussi en agressivité ("sacrificielle" dit Juranville) contre le monde entier.
"Pourquoi être ainsi en haine à soi-même, dans l'ennui? Parce qu'on n'arrive pas à agir. Et cela parce qu'il faudrait s'affronter à soi-même, à son néant (dit Pascal), à sa finitude radicale (disons- nous) et qu'on refuse cet affrontement et l'assomption à laquelle il aboutirait (et qui serait finitude essentielle). Pascal a souligné la place majeure de cet ennui foncier en l'homme et que celui-ci tente d'oublier par le divertissement. «Ôtez, dit-il, leur divertissement [à ces «jeunes gens» qui ne voient pas la «vanité du monde»], vous les verrez se sécher d'ennui. Ils sentent alors leur néant». Mais en quoi, demandera-t-on, l'ennui peut-il être une idole ? Parce que l'ennui, l'incapacité d'agir, la clôture en soi s'offre à la fascination et qu'il y a toujours en l'existant quelqu'un qui se laisse ainsi fasciner. De là, la violence sacrificielle."
URANVILLE, 2021, UJC
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