Ce n'est pas pour rien que Lacan dit, à propos du savoir analytique, qu’il est la « lettre d’amour ». Si l'amour, donc ici le savoir analytique, est « ce qui supplée au rapport sexuel », il est proprement ce qui permet la sublimation dans le cadre l'expérience analytique. Cela ne se comprend que si cette expérience établit un rapport entre la Chose réelle (dont tient lieu l'analyste) et l'Autre symbolique (au lieu duquel est placé l'analysant). Car initialement c'est la Chose maternelle, chose parlante et signifiante quoique réelle, qui appelle le sujet à la place du père symbolique. Elle aime le sujet en le posant comme signifiant, comme Autre ; elle lui adresse cette "lettre d'amour" - ce que fait aussi l'analyste - pour qu'il énonce à son tour, à la place de l'Autre symbolique, ledit signifiant paternel. C'est bien ce qui fait de l'analyse une authentique sublimation, par un authentique acte d'amour, duquel résulte un authentique savoir dont bénéficie le sujet.
AMOUR, Analyse, Savoir, Sublimation, LACAN
"Le savoir psychanalytique n’est pas simplement un savoir théorique. Et il n’est pas non plus un outil pour l’analyste. Il instaure la situation analytique, où la sublimation devient possible. En tant qu’écriture parlante, il fait du psychanalyste la Chose maternelle, qui appelle le sujet à la place du père symbolique. Et fait advenir en lui le signifiant. Ce qui n’est autre que l’aimer... C’est donc l’amour qui, dans la situation analytique, rend possible le passage à la sublimation. Il est alors acte. Le savoir de l’analyste est ainsi ce qui rend possible l’accession du sujet à la sublimation. Et il est également le savoir à quoi parvient le sujet dans la sublimation."
JURANVILLE, 1984, LPH
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