L'histoire ne se réduit pas une temporalité humaine linéaire, elle est constituée comme telle de plusieurs ruptures que l'on nomme "événements". Ceux-ci déterminent à leur tour différents points d'arrêt scandant l'histoire universelle, que l'on nomme "époques" (antique, médiévale, moderne, contemporaine, actuelle). Ces ruptures ne sont en rien naturelles, elles sont les conséquences d'une pensée humaine capable de nouveauté, libératrice pour l'individu, mais pour cela nullement acceptée immédiatement par le sujet social. Le moment où un tel conflit entre rupture et réaction s'estompe, par delà les époques, peut être anticipé comme la "fin de l'histoire". Enfin tout événement, dont la portée est universelle, peut être dit "philosophique" en tant qu'il résulte d'une affirmation primordiale, avant de se prolonger en institution politique, et de donner lieu à une réalité sociale nouvelle.
EPOQUE, Rupture, Evénement, Histoire
EPOQUE, Histoire, Individu, Révélation
"À la suite de Hegel, mais aussi de Heidegger, nous partons de la philosophie et de sa constitutive visée de savoir. À la suite de Kierkegaard, Rosenzweig et Heidegger, nous partons de l’existence et des révélations qu’elle suppose par un Autre absolu. Nous partons en plus de l’inconscient tel qu’il a été introduit par Freud et réinterprété par Lacan et tel qu’il peut être repris dans la philosophie et par elle présenté comme l’essence et identité de l’existence. Nous partons donc, à la suite de Hegel, mais à l’encontre de ce à quoi Heidegger s’arrête finalement, de l’affirmation d’un effectif savoir philosophique comme savoir rationnel pur. Et, par et pour ce savoir, nous partons, à la suite de Kierkegaard et surtout de Rosenzweig, des révélations juive et chrétienne en tant qu’elles appellent à rompre radicalement avec le paganisme."
JURANVILLE, 2017, HUCM
EPOQUE CONTEMPORAINE, Philosophie, Psychanalyse, Ethique, LEVINAS
Après la catastrophe absolue du XXᵉ siècle – Auschwitz et Hiroshima –, la philosophie tente une dernière fois de penser l’existence. Levinas en est l’exemple majeur : il rejoint implicitement la psychanalyse, notamment Lacan, pour refonder un savoir rationnel de l’existence, intégrant la finitude et la responsabilité. Freud avait déjà traversé les grandes étapes de la modernité : idéalisme scientiste, reconnaissance de la pulsion de mort après 1918, et pressentiment de l’Holocauste. Lacan montre - lui aussi implicitement - l’unité entre inconscient et existence, entre psychanalyse et philosophie : la sexualité, marquée par la pulsion de mort, est l'autre nom de la finitude humaine. Levinas reprend cette leçon, dans le langage de la philosophie. Contre Heidegger et le paganisme du « dieu sans visage », il affirme que le vrai rapport à l’Autre absolu passe par le visage du prochain, lieu de la parole et de la vérité. En prônant la substitution et la responsabilité pour autrui, il rejoint la psychanalyse dans sa visée éthique, tout en proclamant ouvertement ce qu’elle tait : la primauté de la raison et du savoir. Pour autant cette philosophie ne parvient pas à fonder un savoir effectif de l'existence, n'ayant pas l'idée de faire référence explicitement, comme il le faudrait, à la psychanalyse. La philosophie, confinée dans une éthique toujours plus pure, y compris quand elle prétend penser l'essence "du" politique, se condamne en fait à l'impuissance politique (la psychanalyse pouvait montrer comment dépasser cette impasse, car pour elle, la relation à l’autre ne doit pas se transformer en dette infinie). Ainsi, l’après-guerre se caractérise à la fois par le retour de l’exigence d’un savoir rationnel et par l’impossibilité de le réaliser pleinement. Cette tension marque une époque de visée de justice : décolonisation, création de l’État d’Israël, chute du communisme. Mais elle révèle aussi le risque constant du nihilisme, caché sous les formes modernes de l’idéalisme – moralisme humanitaire ou capitalisme productiviste.
EPOQUE CONTEMPORAINE, Philosophie, Idéalisme, Nihilisme, MARX, NIETZSCHE, HUSSERL
Avec l’époque contemporaine, la philosophie prend pour objet l’existence elle-même, qu’elle pose comme autonome et créatrice, fondement d’un savoir nouveau et d’un monde juste. Marx, Nietzsche et Husserl incarnent cette ambition : tous affirment l’autonomie de l’existant tout en reconnaissant, implicitement, sa dépendance à une altérité radicale. Chez Marx, la révolution vise à libérer l’homme de l’aliénation, mais suppose une grâce universelle que rien ne garantit. Chez Nietzsche, la rédemption créatrice cherche à surmonter l’esprit de vengeance, mais repose sur une élection individuelle qui isole. Chez Husserl, la réduction phénoménologique prétend fonder le savoir sur la conscience pure, mais requiert une foi dans la communauté du sens. Or la philosophie échoue : à la fois elle reconnait l’autonomie de l’existence, suppose la finitude, mais refuse de poser celle-ci dans le savoir. Ce déni la ramène à l’idéalisme : ainsi Marx reconduit la communauté révolutionnaire à une totalité oppressive – illusion de la société sans classes ; Nietzsche transforme l’individu créateur en figure violente et narcissique – illusion du surhomme ; Husserl réduit la conscience constituante à un formalisme abstrait – illusion d’une science rigoureuse de la conscience. De 1848 à 1914, cette exaltation philosophique de l’individu se retourne en son contraire : l’écrasement de l’individu dans les idéaux révolutionnaires, nationalistes ou scientistes. L’intervention de la philosophie dans l’histoire, parallèlement au développement du capitalisme, conduit finalement à la catastrophe de la Guerre mondiale, expression de leur fond nihiliste commun.
EPOQUE CONTEMPORAINE, Existence, Rupture, Idéalisme, KIERKEGAARD, MARX
Kierkegaard et Marx, dans le domaine de la philosophie, inaugurent une nouvelle ère de l’histoire universelle : l’époque contemporaine. Contre Hegel et toute la métaphysique issue de Platon, Kierkegaard affirme l’existence dans sa dimension essentielle, marquée par une rupture fondamentale — événement qui fait véritablement histoire bn. Cette rupture révèle à l’homme sa finitude radicale (le péché) et la tentation de fuir la liberté qu’elle suppose, le livrant ainsi à l’emprise du savoir illusoire, qu’il soit scientifique ou métaphysique, et au monde sacrificiel qu’il soutient. Mais cette rupture ne peut d’abord venir que de l’Autre absolu : Dieu. Par le Sacrifice du Christ, Kierkegaard dévoile le système sacrificiel comme refus de l’amour divin. Enfin, cette rupture appelle l’homme à la reproduire en lui-même, à se détacher de ce monde pour devenir, à l’image du Christ, l’individu véritable qui assume sa finitude dans un pur vouloir d’exister. - La pensée naît d’une même rupture chez Marx. En critiquant l’idéologie allemande ainsi que l’économie politique, Marx dévoile le capitalisme comme prolongement du système sacrificiel. Il oppose à l’illusion d’un Esprit universel un matérialisme radical qui exige le renversement de l’ordre social existant. Kierkegaard et Marx se rejoignent donc dans leur dénonciation de l’idéalisme, qu’il soit métaphysique ou scientifique, et dans leur mise en lumière de son fond nihiliste. Cependant, Kierkegaard refuse qu’une telle rupture fonde un nouveau savoir ou une identité vraie : cela reviendrait, selon lui, à nier la finitude humaine et à retomber dans l’illusion hégélienne et le faux savoir du monde. D’où son rejet de la philosophie elle-même, définie par la volonté de savoir. - Schelling avait lui aussi reconnu, dans ses dernières œuvres, l’existence essentielle, la finitude radicale du péché et la rupture historique que constitue la révélation, tout en affirmant, contre Hegel, l’importance d’un moment matérialiste irréductible. Mais cette époque de la pensée est globalement marquée par l’échec de la Révolution — non pas quant à ses acquis juridiques, mais parce qu’elle n’a pas engendré le monde juste qu’elle promettait — et par l’échec des restaurations. Elle remet en cause tout idéalisme, y compris celui, implicite, du capitalisme, et son fond nihiliste. Mais son incapacité à fonder un savoir vrai de l'existence précipite son retrait hors du politique, l'amène à un repli romantique sur la subjectivité, qui finalement engendre de nouveaux idéalismes.
ENTENDEMENT, Liberté, Subjectivité, Objectivité, HEGEL
Hegel, en maintenant la primauté du tout, ne peut admettre la vérité propre de l’entendement spéculatif, qui affirme l’autonomie du sujet — condition pourtant centrale de l’existence. L’entendement kantien ou scientifique, en cherchant un sens objectif, exclut la liberté en imposant des catégories fixes qui déterminent le réel à l’avance. Or la raison hégélienne reproduit cette logique en prétendant unir forme et contenu tout en niant la subjectivité. La philosophie analytique prolonge ce rejet du sujet en concevant le sens comme indépendant de toute production subjective. À l’inverse, la pensée de l’existence — surtout chez Heidegger — affirme une liberté créatrice de sens, projetant des possibilités nouvelles, mais elle refuse d’en reconnaître l'objectivité et de lui donner un nouvel entendement conceptuel.
PESSIMISME, Ennui, Finitude, Création
Le pessimisme apparaît avec l'avènement de l'histoire, parce que l'individualité et la finitude, enfin dégagées de leur captation par le social, demeurent difficilement assumables. Il est un pessimisme réactionnaire ou "passimiste", qui ne veut rien savoir de cet avènement et se retranche dans la nostalgie d'un passé où "tout était mieux" ; il en est un autre, progressiste par principe, mais qui, incapable de dépasser le constat d'une société où néanmoins "tout va mal", se soumettant à l''idole abstraite de l'Ennui" (Juranville), revient à une sorte de renoncement nihiliste et individualiste. En réalité, de la finitude et du non-sens, surgissent bien une finitude essentielle et un sens véritable, dans le champ dès lors ouvert à tous de la création.
ENNUI, Finitude, Haine, Divertissement, PASCAL
S'ennuyer, c'est éprouver la haine de soi par impuissance à agir, par peur d'affronter son propre néant, sa finitude radicale, ce qui nous placerait alors devant un choix essentiel. Pascal a souligné comment, par le divertissement, nous tentons de fuir cette épreuve nécessaire du néant intérieur ; et Baudelaire (poème "Au lecteur" par ex.) a dit comment nous la détournons, cette épreuve, en fascination morbide pour ce moi ennuyeux et donc haïssable, et aussi en agressivité ("sacrificielle" dit Juranville) contre le monde entier.
ELECTION, Névrose, Subjectivité, Objectivité
Entrer dans la subjectivité essentielle, en donnant vérité à la névrose, suppose d'accueillir l'élection qui appelle à reconstituer, en tant que sujet autonome, l'objectivité vraie. (Engagement auquel n'invite pas expressément la grâce, lorsque qu'elle "touche" l'objet fini devenant oeuvre absolue, et qu'elle donne ainsi vérité à la perversion, notamment dans l'art.) L'élection, la philosophie la revendique comme étant universelle (mais la métaphysique ne saurait mesurer le réel de la finitude, soit le rejet que toujours d'abord l'existant lui oppose), également la psychanalyse, pour peu que la névrose n'y soit pas simplement dénoncée (ou traitée) comme "pathologique" mais comme le creuset d'une subjectivité vraie pouvant mener à une objectivité reconnue.
ELECTION, Savoir, Grâce, Responsabilité, SOCRATE
"Socrate dispense bien, et même communique, au-delà de sa grâce, son élection à son interlocuteur. Privilège, parce qu’on suppose à l’avance que la loi édictée (en l’occurrence le Connais-toi toi-même) ne sera observée que par certains : il faut avoir été présent lors de l’appel de l’Autre ; et (c’est le courage de l’élu), à la fois, souffrir les épreuves qu’on devra traverser pour y et en répondre et, surtout, supporter la haine qu’on suscite inévitablement chez ceux qui ne se sont pas engagés dans cette responsabilité. Mais privilège offert à chacun. L’élection est privilège, mais en même temps subordination, parce qu’on doit y rendre des comptes aux autres, être responsable devant eux qui sont l’instance devant laquelle, à l’avance, on se soumet."
JURANVILLE, 2015, LCEDL
ELECTION, Responsabilité, Autrui, Justice, Finitude, LEVINAS
"Pour nous, l’Autre auquel le sujet est ouvert est d’abord, sans doute, le prochain, c’est là qu’il est rencontré. Mais il est, dans ce prochain, et au-delà, un Autre absolument Autre, qui n’est pas celui qu’on appelle le prochain. Que cet Autre, l’Autre absolu, celui-là seul qui est absolument l’Autre, appelle à faire du prochain l’Autre, nous l’accordons : telle est la loi vraie de cet Autre. Mais il est exclu qu’il y appelle infiniment le sujet fini. Si ce dernier doit, assumant l’élection, témoigner de cette loi, c’est par la création, où est revoulue toute la finitude et, notamment, ce qui, dans le fini, le clôt toujours, malgré tout, à l’Autre - la sexualité. Et ce serait nier cette finitude, cette sexualité, et donc l’existence, que de soutenir que le fini doit s’ouvrir infiniment au prochain comme Autre."
JURANVILLE, 2000, INCONSCIENT
ELECTION, Grâce, Ethique, Paganisme, LEVINAS, HEIDEGGER
La grâce sans l'élection ne suffit pas, et non seulement cela mais elle pourrait se confondre avec la fascination ordinaire pour le sacré dans ses accents les plus violents, les plus païens. Il y a bien chez Heidegger quelque chose de l'élection quand il traite de la "résolution" qui délivre l'existant de l'inauthentique et du "bavardage" mondain, mais il y a loin de l'ontologie à l'éthique : le berger de l'Etre selon Heidegger ne semble pas s'émouvoir de la vulnérabilité du Prochain, qui seule fait loi selon Levinas. Mais l'intransigeance éthique de Levinas ne manque-t-elle pas à son tour la véritable élection, si celle-ci doit être réponse explicite à l'appel de l'Autre (tandis qu'elle n'est qu'implicite dans la grâce), inévitablement réponse sociale et historique ?
ELECTION, Grâce, Philosophie, Judaïsme
En tant que discours de l'élection, le discours philosophique pose - par grâce - le discours psychanalytique comme discours de la grâce, mais au-delà il dispense sa grâce à l'ensemble du monde social en posant l'histoire et la vérité de la révélation. De même que le monde chrétien a confirmé - par grâce - l'élection constitutive du peuple juif, avec la fondation de l'Etat d'Israël, après que celui-ci ait assumé jusqu'au bout son élection, jusqu'au sacrifice de l'holocauste. De même que le Christ - dont le propre est l'élection - a répété le don originel du Père - dont le propre est la grâce - par son propre Sacrifice (ou "grâce" de soi) et a donné aux hommes toutes les conditions pour recevoir à leur tour l'élection (et ainsi créer, par leur propre verbe, imitant le Verbe du Fils, qui lui-même répète en l'accomplissant la Création du Père).
ELECTION, Paradoxe, Christ, Contemporain, KIERKEGAARD
Kierkegaard a souligné très fortement la vérité paradoxale du Christ venant remettre en cause l'objectivité ordinaire de ce monde, sa nature divine incarnée étant elle-même le suprême paradoxe ("l'Homme-Dieu est la paradoxe absolu" dit Kierkegaard). L'élection consiste alors, pour tout homme appelé à imiter le Christ, à soutenir soi-même le paradoxe, à s'affirmer comme individualité vraie dans un monde social qui n'en veut rien savoir, pour lui apporter justement un savoir et une objectivité nouvelle - "nouveauté" qui en son essence définit le monde "contemporain".
ELECTION, Métonymie, Analyse, Sublime
La position d'élu qui est celle de l'analyste, au-delà du cas de Freud, doit être également supposée au patient. Ce dernier est appelé à faire un travail d'interprétation, jusqu'à dégager cette image d'élu qu'il pressentait en lui au premier jour de son engagement dans l'analyse. L'objectivité de ce travail et de son résultat passe par l'usage de la métonymie, selon Juranville, car au-delà de la métaphore faisant surgir la signification, c'est l'objet cette fois, et plus précisément la Chose que pose la métonymie, et avec elle l'essence comme le sublime de la Chose. Le sublime est la condition pour que l'élection soit reconnue, dans sa vérité, par celui qui n'avait de cesse premièrement de la rejeter.
ELECTION, Justice, Judaïsme, Philosophie, ROSENZWEIG
"La philosophie doit donc faire accepter de tous, à travers la grâce (d’abord chrétienne), l’élection (d’abord juive). Elle doit accomplir son acte en relation fondamentale avec la dualité du judaïsme et du christianisme. C’est la perspective que Rosenzweig a sublimement tracée dans L’Étoile de la Rédemption. Sauf que, pour lui, aucune société juste ne pourra jamais être instituée. Alors que nous l’affirmons et que, pour nous, dans cette affirmation réside, au-delà de toute grâce et de toute élection, la foi, depuis toujours, de la philosophie. Que dit Rosenzweig ? Que, d’une part, le peuple juif qui, le premier, a rompu avec le paganisme et accueilli la révélation, se serait d’emblée établi à la fin – le judaïsme, en cela, serait la « vie éternelle ». Et que, d’autre part, les autres peuples, qui ont été appelés, par le Sacrifice du Christ, à entrer dans la voie qui mène à cette fin, n’y parviendraient pas comme tels, seuls les individus de ce monde y accédant – le christianisme, en cela, serait la « voie éternelle ». Nous affirmons au contraire que la grâce dispensée par le Sacrifice du Christ, pour fausse qu’elle soit devenue et qu’elle devienne toujours à nouveau, permettra à la philosophie de conduire tous les hommes jusqu’à la société juste."
JURANVILLE, 2010, ICFH
ELECTION, Judaïsme, Christianisme, Grâce, LEVINAS
L'élection dont se réclame le peuple juif ne signifie pas une quelconque préférence de la part du divin, simplement que l'appel de ce dernier a été entendu seulement par les Hébreux (alors que tous les peuples de la terre étaient présents lors de la révélation au Sinaï, selon le Talmud). Si en soi l'élection est universelle, pour autant elle n'est pas égale, car elle repose à chaque fois sur une singularité qui, en assumant la responsabilité de la loi, la reconstitue dans son universalité. Cette difficulté à recevoir l'appel de l'Autre et son message d'universalité, que porte l'élection, s'explique par la finitude même de l'existant. Seule la grâce chrétienne, il faut le souligner, rend acceptable sinon assumable l'élection ; car si le sacrifice (et le pardon) du Christ n'élimine ni la finitude ni le péché des hommes, du moins les rend-il indéniables. Bien plus la grâce se fausserait si elle n'intégrait pas le principe de l'élection, puisqu'elle-même ne peut s'accomplir qu'à travers l'élection.