L'on peut supposer que le sens du III° commandement, stipulant que Dieu se reposa au 7è jour de la Création, est de laisser à la créature - cet Autre de l'Autre - la possibilité d'oeuvrer à son tour ; et d'oeuvrer en tant qu'individu, lequel, ayant éprouvé sa finitude dans la solitude nécessaire, s'ouvre à son Autre afin de délivrer et confirmer le sens même de son oeuvre.
"On peut légitimement soutenir que le III° commandement prend aujourd'hui toute sa portée d'indiquer à l'existant comment être pleinement individu, En s'ouvrant, une fois faite son œuvre propre, à l'œuvre à venir de l'autre homme. Par le III° commandement l'homme est appelé, à l'image de l'Autre divin, une fois achevé son ouvrage en six jours (entendons, en ces six jours, une structure nécessaire), à se reposer le septième jour et, en cela, à sanctifier ce jour. Il n'est certes pas dit que, quand Dieu se repose, il ouvre l'espace pour l'œuvre de l'homme. Mais c'est, selon nous, supposé - ce serait la sanctification du septième jour - parce que le sens de la création de l'homme est de produire une créature capable de liberté et autonomie créatrice et de voir confirmée, par l'œuvre de la créature, l'œuvre divine. Et l'homme aura donc à faire de même et, se reposant une fois achevée son œuvre à lui, à ouvrir l'espace pour l'œuvre à venir de l'autre homme. Or laisser ouvert et même ouvrir, une fois son œuvre faite, l'espace pour que l'autre homme élabore son œuvre à lui, c'est le propre de l'individu véritable."
JURANVILLE, 2021, UJC
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