INDIVIDU, Existence, Finitude, Autre, KIERKEGAARD

Affirmant l'existence, notamment avec Kierkeggard, la pensée philosophique affirme en même temps l'individu et sa finitude radicale - soit la fuite devant cette même existence, de sorte que le salut pour l'individu, selon cette même philosophie, ne proviendrait que de sa relation à l'Autre absolu divin, à l'exclusion de toute possibilité de justice, d'autonomie, et de savoir objectif vrai. - Position que Juranville épingle comme l'"argument kierkegaardien", celui de la première pensée de l'existence, et qu'il condamne.

"Dès que la pensée philosophique en vient à affirmer l’existence, l’existence essentielle, elle en vient aussi à affirmer l’individu, l’individu essentiel, avec son unicité. Car elle affirme, en même temps que l’existence, la finitude radicale de cette existence. Elle affirme donc que l’existant toujours d’abord fuit son existence, et cela généralement en se laissant capter par le monde social ordinaire, avec ses maîtres et modèles, et son système sacrificiel. Face à quoi l’existant, d’après elle, ne s’affronte à l’existence qu’en se voulant, contre ce monde, individu. Ce qu’il ne pourrait faire, en tant que radicalement fini, que par ce qui lui vient de l’Autre absolu, et même de cet Autre comme Fils incarné dans le Christ. Mais l’existant tel que l’affirme alors la pensée philosophique, ici Kierkegaard, considère que proclamer, à partir de l’existence, un savoir nouveau et vrai, et donc le monde nouveau et juste que ce savoir permettrait d’instituer, ce serait pour lui une contradiction ; cela reviendrait à nouveau à contredire la finitude radicale, et fuir à nouveau son être d’individu."
JURANVILLE, 2007, EVENEMENT

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