L'élection vise la réalisation de l'oeuvre dans son objectivité, principalement l'oeuvre de la philosophie puisque c'est ce discours qui pose explicitement une telle objectivité, dans le savoir. Mais l'élection ne s'accomplit jamais sans la grâce, puisqu'elle ne fait que répondre à cette ouverture, à cet appel de l'Autre. Dans le cas du discours philosophique l'appel est adressé au sujet social, et pour lui ce discours doit devenir aussi bien discours de l'élection ; là où le discours psychanalytique apparaît seulement comme discours de la grâce, qui certes fait entrer le sujet dans l'éthique, mais non dans la dimension politique et historique de l'oeuvre. Discours de l'élection par excellence, le discours philosophique est en même celui qui communique la grâce - l'égalité - pour que chacun puisse entrer, à terme, s'il le veut, dans l'élection - inégalitaire par principe. A défaut l'élection serait inentendable, pure usurpation, et l'oeuvre demeurerait lettre morte.
ELECTION, Grâce, Oeuvre, Philosophie
"Il n’y a pas d’appel essentiel qui ne se fasse dans la grâce, dans l’élément de la grâce, et l’élection est la réponse attendue à cet appel (comme, dans les élections politiques, est élu celui qui sait répondre à l’appel du peuple, de ceux qui élisent). Le sujet s’engage alors à se faire sujet de l’œuvre à faire, jusqu’à incarner pour tous, par l’œuvre faite, l’Autre. Ce qui caractérise, pour le fini, la position subjective du masculin. Non pas appeler à l’œuvre, comme le féminin, mais répondre à cet appel. Historiquement, c’est, parmi les peuples, la position du peuple juif. Théologiquement, celle de Dieu comme Fils."
JURANVILLE, 2000, INCONSCIENT
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire