DROIT, Individu, Démocratie, Discours

Le droit ne se réduit pas à un ensemble de règles organisant les rapports entre les membres du corps social et avec l’État : il a pour sens et pour fin l’individu. Il constitue un savoir qui, prenant acte de la finitude humaine, donne à chacun les conditions d’une autonomie véritable, par la grâce dans le droit civil et par l’élection dans le droit politique. Le droit progresse historiquement en fonction des régimes politiques, jusqu'à la démocratie représentative qui garantit au mieux la liberté individuelle. Elle correspond au principe libéral d’organisation ou d’équilibre des pouvoirs — législatif, exécutif et judiciaire —, chacun renvoyant à un discours fondamental du monde social : discours du clerc (fondé sur l'altérité), du maître (subjectivité réalisée) et du peuple (objectivité établie). Mais un quatrième discours, celui de l’individu affirmant l’identité, est décisif pour la démocratie : il assure que les sujets puissent, au-delà du simple droit abstrait, trouver socialement l’espace concret où exercer leurs droits, condition de la volonté générale et de l’individualité accomplie.


"Rappelons simplement, d’une part, à propos du droit, qu’il ne se borne pas, selon nous, à être formellement un ensemble de règles qui organisent les relations entre eux des membres du corps social (c’est le droit civil) et leurs relations au Tout de ce corps, de ce monde (c’est le droit politique) : le droit a un sens et une fin qui résident dans l’individu. Le droit est savoir dans lequel on tient absolument compte de la finitude de l’homme en lui donnant à partir de là, contre le système sacrificiel, toutes les conditions pour accéder à son autonomie réelle d’individu véritable (grâce quant au droit civil, élection quant au droit politique)."
JURANVILLE, 2017, HUCM 

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