L'accueil de l'élection, au plan de l'histoire, a été effectué par le peuple Hébreu devenu juif, quand il s'est approprié les commandements donnés par l'Autre divin dans la révélation du Sinaï. Il a fallu pour cela en payer le prix, subir le rejet sacrificiel des autres peuples et connaître l'exil de sa propre terre. Il est notable que le savoir essentiel, impliqué par l'élection, est prioritairement un savoir éthique, précédant toute métaphysique, et qu'il sera transféré comme tel à la philosophie. Reste que l'élection juive n'est universalisable que par la grâce issue du christianisme, et que le savoir éthique du judaïsme sera incorporé au savoir théologique du christianisme.
"« La moralité a une portée indépendante et préliminaire. La philosophie première est une éthique » note Levinas. Mais l'élection, avec le savoir qu'elle amène à reconstituer, pour universelle qu'elle soit en elle-même, n'est universalisée qu'en la grâce que le christianisme a dégagée comme originelle. Et le savoir éthique issu du judaïsme apparaît alors comme se fondant dans le savoir théologique du christianisme."
JURANVILLE, UJC, 2021
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