IDOLE, Autre, Athéisme, Surmoi, NIETZSCHE

Il ne suffit pas de dénoncer les idoles païennes, ou même le Dieu de la révélation, encore faut-il ne pas recréer derrière de faux dieux comme de faux absolus. Ainsi à rebours de Levinas, imaginant que l'athéisme pouvait reconduire à la vraie religion, Nietzsche n'élimine Dieu que pour ranimer ces idoles que sont le "surhomme" ou Dionysos. Ce n'est donc pas telle ou telle figure religieuse qui doit être dénoncée, mais la tendance constitutive chez l'homme à fabriquer des idoles, des autres absolus faux (maintenant le Progrès, le Prolétariat, etc.), et ainsi à rejeter l’Autre absolu vrai. Cette pulsion sacrificielle est de toute façon intériorisée par la fonction du Surmoi, justement pour nous détourner de la loi de l'Autre vrai.


"D’où l’on peut conclure que l’Autre absolu faux doit, en même temps qu’il est dénoncé, être reconnu comme cette production inévitable par quoi l’homme rejette l’Autre absolu vrai, production qui, de toute façon, demeurera dans l’inconscient. C’est ce que fait la psychanalyse en introduisant la notion de Surmoi. (« Le Surmoi a un rapport avec la loi, et en même temps c’est une loi insensée qui va jusqu’à être la méconnaissance de la loi » Lacan)... Bref, c’est à la philosophie qu’il appartient, quand elle reprend l’inconscient introduit par la psychanalyse, de poser définitivement cette distinction de l’Autre absolu vrai et du faux. Et de peser ce qu’implique l’inéliminable de l’Autre faux."
JURANVILLE, 2010, ICFH

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