CAPITALISME, Démocratie, Finitude, Individu

La finitude radicale de l'humain est, par définition, destinée à demeurer. Cela signifie entre autres que le devenir-individu ne saurait être égalitaire, quand bien même à travers l'histoire et le progrès des institutions, le droit reconnait à chacun une égale liberté. Mais, dans la réalité, la liberté ne saurait être égale, car elle tend à se fuir elle-même. C'est ce compromis que représente le capitalisme, entre d'une part une inégalité et une injustice persistantes, à cause de ladite finitude (pulsion de mort, sexualité, domination...), et un cadre légal et démocratique garantissant la possibilité pour chacun de devenir individu autonome. Le capitalisme mondialisé - régulé par les traités - empêche les Etats d'incarner "eux-mêmes" l'individu, de se substituer aux citoyens en les "forçant" par exemple à être égaux, ou de revendiquer une autonomie qui ne pourrait être qu'illusoire ; en somme il force les Etats, les cultures et les religions à la coopération et au dialogue.


"Dans l’histoire, s’établit finalement la démocratie, la démocratie véritable ou démocratie représentative, celle qui tient compte de la finitude humaine et du fait que les hommes ne deviendront jamais également des individus. L’histoire débouche sur un univers qui devient monde, celui de la mondialisation. Mondialisation par laquelle, quels que soient les conflits qui demeurent, le déploiement universel du capitalisme offre leur chance à tous les peuples. Et dans laquelle toutes les cultures essentielles de l’humanité – celles qui sont œuvres définitives, celles qui laissent place, explicitement ou implicitement, à l’individu – peuvent, sur fond de capitalisme, entrer en dialogue. De même que toutes les grandes religions, supposées par ces cultures."
JURANVILLE, 2010, ICFH

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