CAPITALISME, Paganisme, Contrat de travail, Aliénation

Le capitalisme relève bien du paganisme au moins sous deux aspects : la formation d'un Autre absolu faux, que représente la monnaie ou le capital, et l'exercice d'une violence sacrificielle au nom de cette idole, avec le contrat de travail (exploitation légale du travail) par lequel le travailleur cède librement la plus-value de son labeur à son employeur. Car le capitalisme n'apparait historiquement que dans le contexte du droit : indissociablement droit au travail et droit à la propriété. Ce contrat a beau être désavantageux, et ce travail aliénant, il demeure légalement transparent et il ouvre au travailleur la possibilité de se désaliéner (notamment par l'expertise acquise) pour se réaliser, dans un autre contexte, comme individu autonome.


"S’il est, dans son principe, de même que le paganisme brut, pulsion de mort, [le capitalisme] est pulsion de mort révélée comme telle et qui ne se dissimule plus. Il est mis en œuvre par l’histoire, en même temps (Marx le sait bien) que le droit qui, primordialement, assure la propriété, la propriété privée. Tout paganisme qu’il est, il laisse donc place à l’individu. Exactement, à l’existant pour que celui-ci advienne comme individu véritable – ce dont le droit peu à peu dans l’histoire lui donne toutes les conditions, mais ce qu’il peut toujours refuser. Le capitalisme est bien ce mode de paganisme que la philosophie doit aujourd’hui revouloir. De  sorte qu’il n’y a pas aujourd’hui, face au monde actuel comme technico-économique, disons capitaliste, à réclamer un réveil (ou sursaut) collectif de l’esprit."
JURANVILLE, 2017, HUCM

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